Beni : Promouvoir l’agroforesterie pour atténuer la pression Humaine sur le Parc National des Virunga

Zone très fertile et habitée majoritairement par une population agricole, le secteur Ruwenzori en territoire de Beni connait une intense activité agricole menée par des sociétés agricoles et des agriculteurs individuels. Cette activité agricole intense n’est pas sans conséquence pour les populations locales. En effet, les pratiques culturales locales s’accompagnent d’une déforestation intense, occasionnant la perte du couvert forestier. Cela entraîne une baisse croissante de la fertilité du sol et une carence progressive du bois, principale source d’énergie et des meubles usagers pour les populations locales. En conséquence, la pression Humaine s’accentue sur les ressources forestières et foncières du Parc National des Virunga. 

 

Pour atténuer les effets de la déforestation et la pression Humaine sur les écosystèmes du parc national des Virunga, le CREDDHO, grace au financement de l’UICN et la collaboration de l’organisation communautaire ADEPE (Action pour le développement et la protection de l’Environnement) met en œuvre un projet de promotion de l’agroforesterie. En effet, l’agroforesterie est une approche de gestion des ressources naturelles qui, à travers l’intégration des arbres dans les champs et les terres agricoles, diversifie et soutient la production tout en assurant aux communautés locales des bénéfices sociaux, économiques et environnementaux.

 

Photo : Séance d’éducation sur l’agroforesterie à Bulongo

 

 

 

 

 

Dans la première phase du projet (avril à juin), deux pépinières communautaires de cacaoyer, cedrella eucalyptus et arbres fruitiers ont été installés dans le secteur Ruwenzori notamment à Bulongo, Rughetsi et Bahatsa. 15358 plants au total ont été entretenus et distribués à 40 agriculteurs qui ont été repiqués dans plusieurs champs situés sur une étendue de 14 hectares en secteur Ruwenzori. Une forte préférence des agriculteurs a été observée pour le cacao qui a une forte valeur économique, puis le Cedrella pour ses vertus fertilisantes du sol et enfin les fruitiers. 

 

Photo : Une partie de la pépinière communautaire de Bulong o

 

La participation active de la population locale dans toutes les étapes du projet a été un indicateur probant de l’appropriation de cette nouvelle pratique culturelle. En effet, les autorités locales ont largement encouragé, soutenu et accompagné la mise en œuvre des activités. La participation des agriculteurs a également été un facteur de réussite du projet. En effet, ce sont eux qui ont procédé à la mise en place et à l’entretien de la pépinière et au repiquage des plantes dans leurs champs respectifs. Pour encourager et stimuler l’implication communautaire, la quantité de plantes à recevoir dépendait de la fréquence de présence aux travaux communautaires d’entretien de la pépinière. 

 

L’intégration des arbres aux espaces agricoles présente beaucoup d’avantages sociaux, économiques et écologiques. L’agroforesterie améliore la production du champ en optimisant les ressources naturelles nécessaires à la croissance de la plante, en restaurant la fertilité du sol et en diversifiant les sources de revenus sur l’exploitation : productions agricoles, bois d’œuvre, bois énergie, fruits, fourrage, litière, paillage. Bien plus, les arbres intégrés au champ permettent d’atténuer les effets du changement climatique. Face à la nécessité d’augmenter la production alimentaire pour affronter les défis démographiques et la famine, l’agroforesterie constitue une alternative pour concilier le développement agricole et la préservation de la biodiversité. 

 

 

 

 

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