JISIA NA HAKI, un projet porteur d’espoir qui revitalise les relations d’un couple en détresse: Découvrez comment…

Shibari est aujourd’hui âgé de 24 ans, marié á madame Séraphine SHELINA, parents de trois enfants après 5 années de mariage.  Cette union a été la résultante d’un mariage forcé voulu par les parents de deux jeunes gens.

En Novembre 2014, Shibari n’avait que 18 ans et son condisciple de l’école n’avait que 16 ans. Ils étaient des amis fréquentant la même école. Cette amitié va les conduire à une grossesse.

Les parents de deux familles alertés par la nouvelle de la grossesse, craignant des poursuites judiciaires, ont choisi de pousser leurs enfants vers un mariage. La jeune Séraphine va rejoindre son amant au domicile de ses parents et c’est le début du mariage. Malheureusement, tous deux vont arrêter les études. Shibari est l’ainé dans une famille pauvre de 7 enfants abandonnée par le Papa. Sa mère exerçant une petite agriculture de subsistance et sollicite souvent son fils Shibari pour suppléer à la ration alimentaire de la famille et la scolarité de ses jeunes frères.

Comme les autres jeunes, il va commencer à suivre les projections publiques des films anti esclavage organisées par le CREDDHO. Ces séances vont l’amener à prendre conscience et lui dotent des informations qui le culpabilisent. Il décide de se diriger vers l’équipe du CREDDHO pour demander des stratégies appropriées á sa situation. Ici, il est surpris d’apprendre qu’il existe des possibilités d’organiser des petites épargnes de 500 FC et de bénéficier de micro crédits.  Vite, il adhère á la MUSOPEC USHINDI I dans l’objectif d’expérimenter ces petites épargnes et tenter de bénéficier de ces micro crédits. C’est vraiment de l’innovation dans ma vie, dit-il. Jamais je ne pouvais imaginer, qu’avec 500 FC on pouvait oser faire des épargnes, ajoute Shibari.

Aussitôt, qu’il a adhère à la MUSOPEC, il bénéficie d’un micro crédit de 50 000 FC,. Avec ces fonds, il va aménager son étang piscicole et acheter des semences des tilapias(alevins). Il projette réaliser au moins 500 á 700 dollars après la maturité des poissons, soit 12 mois après. Nous venons de rencontrer Shibari au 9e mois de son projet et très rassuré de constituer d’ici peu un capital pour un plus grand projet en plus de l’alimentation de sa famille et un stock de réserve des semences de poissons.

La cartographie sociale organisée par le CREDDHO en mai 2017 dans son quartier, Nyabangi, avait confirmé la vulnérabilité du couple comme victimes du mariage précoce et forcé. 

L’équipe du CREDDHO va sensibiliser Shibari et l’encourage à adhérer au CLDD (Comité Local de développement et de défense des droits humains). Pendant ce temps, le gardien du bureau du CREDDHO va démissionner et Shibari sera recruté pour combler ce vide professionnel et par souci de relever sa situation socio-économique. Il va bénéficier aussi de plusieurs formations dont les notions de base sur les différentes formes modernes d’esclavage et les lois interdisant ces pratiques ; l’entreprenariat et la gestion financière ; les techniques d’élevage des chèvres ; la procédure pénale préliminaire ; la gestion d’une mutuelle de solidarité ; les rôles et mission d’un membre du CLDD.

Shibari déclare qu’avec toutes ces formations il a développé des capacités de ne plus retomber dans l’esclavage. Il est devenu un fervent sensibilisateur de sa propre famille et de sa communauté de vie. Son ménage aurait changé de statut socio-économique. Il a développé la culture de l’épargne et la gestion de son salaire est rationnel. Son esprit d’entreprenariat est actuellement ouvert même si son emploi au CREDDHO prenait fin, il développerait de mécanismes de survie.  Son épouse Séraphine déclare ce qui suit : ‘’

Depuis que mon mari a adhéré à la MUSOPEC, nous travaillons ensemble pour avoir 500FC à épargner chaque semaine. Notre mode de vie a changé nous mangeons deux fois par jour. Notre étang piscicole va générer beaucoup d’argent pour permettre à mon mari de me scolariser.  Plusieurs de nos voisins viennent se renseigner chez nous pour savoir les secrets de changement de notre vie. Je remercie le CREDDHO pour avoir donné de l’emploi à mon mari. Je conseille aux autres filles d’éviter les mariages précoces pour éviter les difficultés de gestion de ménages précoce.  Le dialogue est désormais ouvert entre mon mari et moi.’’

Shibari déclare avoir un projet d’acquérir sa propre parcelle, poursuivre ses études, sa femme va suivre une formation en coupe couture à partir de Janvier 2019.

Il encourage la poursuite des messages de sensibilisation à travers les radios, les églises, dans les écoles et de porte à porte pour libérer ceux qui persistent dans l’esclavage. Il poursuit : ‘’ Quelqu’un qui est dans l’esclavage est un cadavre qui s’ignore. Il a besoin d’être libéré de son ignorance afin de renaitre’’.

Shibari termine en remerciant le CREDDHO car il m’a ouvert au monde, Aujourd’hui j’ai des connaissances et une considération de ma communauté. Je suis devenu une référence des initiatives communautaires de développement et plus d’une quarantaine d’autres victimes et personnes à risque sensibilisent sur la liste d’attente pour constituer d’autres MUSOPEC. Je viens d’être élu à l’unanimité chef d’avenue du Camp Mpemba, quartier Nyabangi I.

Le CREDDHO remercie ses partenaires pour l’appui qu’il ne cesse de bénéficier de leur part pour l’aide et l’accompagnement des victimes des différentes violations de Droits humains et particulièrement l’organisation Free The Slaves qui l’appui dans la réalisation de ce projet JISIA NA HAKI qui a contribué énormément à la transformation sociale des vies de membres des différentes communautés. Que les partenaires qui appuient nos actions trouvent ici un motif de satisfaction.

 

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