Les trois innocents libérés par le CREDDHO

3 innocents libérés à Nyakakoma grâce à l’intervention du CREDDHO

Dans le cadre de ses activités de surveillance des lieux de détention, les équipes du CREDDHO ont visité le 11 mai 2023 le cachot du commissariat de la police de Nyakakoma, une localité située en groupement Binza, chefferie de Bwisha en territoire de Rutshuru. La visite avait pour objectif de s’enquérir de la régularité de détention et du respect des droits des détenus. Au total 13 personnes étaient détenues dans le cachot insalubre et non éclairé d’à peine 3 mètres carrés. Après l’écoute active des causes et terme de détention de 13 détenus, il s’est avéré que trois d’entre eux étaient illégalement détenus. 

Kakule Musa Makelele, un pêcheur de 24 ans, avait été arrêté par le 08 mai au quartier Mangamanga de Nyakakoma. La police l’accusait faussement de violation de domicile et imputations dommageables. Pourtant, ce pêcheur avait simplement demandé à une femme proche du commandant de la police, de lui rendre ses poissons. Kambale Salata, un autre pêcheur de 32 ans étaient détenus depuis le 08 mai 2023. Il était accusé d’ivresse publique et maintenu en détention pour n’avoir pas versé une amende imposée par le commandant. Pour sa part, Djodjo Bizimana Kajomba était faussement accusé de vol d’un téléphone. Ce mineur de 14 ans était détenu pendant 5 jours avec notamment des adultes. 

Mon arrestation et ma détention étaient clairement injustes mais mon adversaire avait beaucoup d’influence et de connaissance. Je ne m’en serai jamais sorti sans quelqu’un pour convaincre le commandant de la police de me relâcher. Le CREDDHO l’a fait et je l’en remercie énormément.

Kakule Musa Makelele

Grâce au plaidoyer mené par le CREDDHO, Messieurs Kakule Musa Makelele, Kambale Salata et Djodjo Bizimana Kajomba ont tous recouvré la liberté. À cette même occasion, l’équipe du CREDDHO a rappelé les exigences légales en matière d’arrestation et de détention. Il s’agit entre autres de n’arrêter les citoyens que pour des faits infractionnels, de respecter le délai de 48heures pour la garde à vue, de libérer sans frais les détenus innocents et transférer les autres au parquet à l’expiration endéans 48heures, de ne soumettre les détenus à aucune forme de torture ou de traitements inhumains, … Le Commandant de la police nous a aussi fait part des difficultés qu’il rencontre. C’est notamment la fermeture des juridictions judiciaires en raison de l’occupation d’une partie du territoire de Rutshuru par différents groupes armés.

L’insécurité affecte énormément le secteur de la justice. Avec la prise de Rutshuru par le M23, les différents parquets et tribunaux qui y établissent leur siège ont cessé les activités. Ainsi, la police n’a pas de juridiction vers laquelle envoyé les personnes soupçonnées d’actes infractionnels.

Commandant de la police de Nyakakoma.

Dans le cadre de son combat pour le respect des droits de l’Homme, le CREDDHO s’appuie en partie sur la visite des lieux de détention. Cette activité permet notamment de surveiller si les arrestations, détentions et poursuites judiciaires sont faites conformément à la loi. Cela permet notamment de soutenir le plaidoyer du CREDDHO sur le respect des droits de détenus et l’humanisation des maisons carcérales.

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