CHOC : Envahissement et distribution illicite des terres dans le secteur Nord du Parc des Virunga au Nord-Kivu

Telecharger ici la version pdf de ce Communiqué de Presse ...

Le CREDDHO (Centre de Recherche sur l’Environnement, la Démocratie et les Droits de l’Homme/ Asbl) s’inquiète de la pratique illicite de distribution des lopins de terres autour du PNVI, domaine réservé à l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN). C’est intolérable et inconcevable que ce patrimoine mondial soit la proie de certaines Organisations Paysannes au niveau local, s’appropriant le luxe d’induire la paisible population en erreur dans le partage clandestin d’une partie de cette aire protégée.

 Le dernier cas en date est celui observé dans les localités de KINYATSI, HULULU et KILYA où une certaine population aussi ignorante des textes législatifs en la matière a été piégée par des hommes animés de mauvaise foi, usant la ruse et fausses promesses consistant à inciter la communauté locale à pratiquer l’agriculture dans la partie réservée au PNVI ; tel qu’a décrié également l’ICCN dans son communiqué d’alerte sur la vente des terres dans le Parc.

Ces organisations auraient déjà distribué, dans les coulisses, des cartes de membres à une cinquantaine de personne estimées comme potentiels bénéficiaires des lopins de terrains soustraits du parc dans les localités précitées.

Dans d’autres contrées notamment à MURAMBA, MUSEYA et MAYANGOSE du côté de MANGOLIKENE, la distribution des terres serait facilitée par certains chefs terriens et dignitaires locaux parfois en complicité avec certains groupes armés.

Il sied de noter que cette fameuse situation constitue un blocage non seulement pour l’investissement, la conservation de la nature et certains Projets de développement amorcésdans ce coin par l’ICCN et ses partenaires, mais aussi favorise la recrudescence d’insécurité où les groupes armés mai-mai qui se prennent en « petits rois », massacrent les éco gardes dans leurs postes de patrouille, menacent les défenseurs environnementaux et profitent pour s’enrichir en exploitant illégalement les ressources naturelles et en octroyant des terres dans et autour du Parc.

Par ailleurs, la commune rurale de KASINDI n’est pas épargnée de cette pratique illégale qui se fait sous une autre forme de mégestion de terres. Dans ce coin, une partie des cimetières située au quartier CONGO YA SIKA octroyée par l’ICCN aux populations riveraines pour éviter la prédation du Parc est utilisée pour les activités champêtres en faveur des personnes considérées comme déplacées internes, avec les risques qu’à la longue, ces derniers s’en approprient  et glissent vers les aires protégées ; ceci pourrait aggraver les conflits fonciers existant dans cette contrée tel qu’a déclaré un des gestionnaires du PNVI sur place qui partage la crainte du CREDDHO.

Eu égard à ce qui précède, le CREDDHO dénonce et s’insurge contre les réalités ci haut décriées ;

Décourage toute sorte des démarches qui seraient entreprises par ces Organisations Paysannes qui s’emploieraient à tromper la population, le poussant à l’exploitation illicite des aires protégées du Paysage virunga;

Demande à la justice Congolaise d’interpeller sans complaisance les Organisations et Personnes morales ainsi que physiques impliquées dans ces bavures considérées comme crimes économiques et environnementaux;

Suggère une étroite collaboration entre l’ICCN et d’autres Acteurs environnementaux impliqués dans la conservation et la sauvegarde du paysage virunga ;

Recommande aux communautés riveraines de rester vigilantes et de ne pas se laisser entrainer dans la destruction du Parc National de Virunga dont les retombées ont vocation de concourir à leur développement, tout en reconnaissant la vulnérabilité dans laquelle sont plongées les communautés riveraines meurtries par tant de maux ;

Le CREDDHO appelle toutes les parties prenantes à soutenir les actions de conservation communautaire, de protection de l’environnement ; à œuvrer pour le rétablissement du climat de cohabitation pacifique dans les aires protégées du paysage Virunga et rappelle au respect des textes législatifs règlementaires et droits humains pour la sauvegarde du patrimoine mondial de l’humanité.

 

Fait à Goma, le 25/07/2017

 

Le CREDDHO

 

 

Vous pouvez télécharger la version pdf de ce Communiqué de Presse ici.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *