DECLARATION DES FEMMES DE RUTSHURU

Déclaration des Femmes leaders et leaders communautaires sur les enjeux électoraux et la situation sécuritaire en Territoire de Rutshuru, publiée à l’issue d’un atelier de renforcement de capacité en techniques d’éducation citoyenne et sensibilisation des Femmes pour leur participation à la gestion de notre Pays, organisée à Kiwanja du 21 au 22 février 2017. —————————————————————————————

A l’issue d’une séance de Renforcement des capacités des Femmes Leaders et Leaders Communautaires du Territoire de Rutshuru, tenue les 21 et 22 février 2017 dans le cadre du Programme « Femmes DEMOKRAT », sous l’initiative du Centre de Recherche sur l’Environnement, la Démocratie et les Droits de l’Homme, CREDDHO en sigle, les Femmes et autres acteurs de la Société Civiles, réunies dans les enceintes de l’Hôtel GREFAMU à Kiwanja pour réfléchir autour des questions liées aux enjeux électoraux et la situation sécuritaire qui y prévaut. D’aucun n’ignore que l’Est de la République Démocratique du Congo et particulièrement le territoire de Rutshuru est à proie à des problèmes de sécurité et des tueries sélectives et rebellions dont les conséquences laissent à désirer.

Les exactions sommaires, les viols, les incendies des villages, les pillages, les enlèvements et tant d’autres crimes graves sont autant de violation des Droits Humains identifiés et rapporter par les organisations aussi bien Nationales qu’Internationales de défense des Droits Humains. Les cas les plus récents sont les massacres d’au 31 moins personnes dans la chefferie de Bwito le 14 et 17 février 2017 dont les auteurs présumés sont des maimai ; Nyatura et FDLR qui opèrent librement sous la main impuissante des quelques hommes des services de sécurité congolaise en place.

En ce qui concerne l’enrôlement des électeurs nous déplorons l’assassinat des policiers commis à la garde des centres d’inscription des électeurs en groupement de Binza à Nyamilima, et Bwito à Birundule et Kanyabayonga(blessé) ainsi que la prise d’assaut de certains centre d’inscription par un groupe armé en chefferie de Bwito qui constituent des preuves sur le danger qui guète le déroulement normal des activités d’enrôlement en Territoire de Rutshuru.

Vu tout ce qui précède, nous Femmes et acteurs de la société civile issus des différentes organisations féminines du Territoire de Rutshuru réfléchissant sur les enjeux du processus électoral et la situation sécuritaire dans ce Territoire constatons que :

– La situation sécuritaire dans cette entité demeure préoccupante et plus particulièrement dans la collectivité de Bwito où les graves violations des droits humains liées à des tueries et qui se confirme dans certaines entités ;

– La présence des groupes armés tant nationaux qu’internationaux présumés auteurs d’enlèvement et tant d’autres exactions récurrents au vue et su des autorités publiques ;

– La présence des éléments rebelles du M23 susceptible d’avoir des répercutions sur le processus d’enrôlement des électeurs en cours dans le territoire de Rutshuru;

– La situation des droits de l’homme continue à être de plus en plus inquiétante en ce sens que les actes de violations qui prévaut dans le milieu provoquent sans cesse le déplacement massif des populations fuyant l’insécurité dans leurs milieux, notamment en chefferie de Bwito où les communautés continuent à abandonner leurs domiciles sans espoir d’y retourner au risque d’être victime d’actes de vandalisme de la part des groupes armés actifs dans cette contrée ;

– Cette situation nécessite une attention particulière coercitive urgente prise par l’autorité pour éradiquer les FDLR et les groupes armés ;

– Le laxisme des autorités publiques laissent place à des interprétations et spéculations relatifs à la complicité de quelques acteurs politiques originaires du Nord-Kivu ;

– Qu’il est inadmissible qu’à l’espace de deux mois plus de 30 personnes soient assassinées et d’autres enlevées et libérées après paiement d’une rançon sans que des mesures spécifiques y relatives ne soient prises urgemment par l’autorité compétente quant à ce.

Après analyse profonde de cette situation et des conséquences néfastes que cela pourrait avoir sur le processus électoral nous, participants à ces assises, considérons que le gouvernement congolais n’ayant pas du tout accordé une attention exceptionnelle à la précarité des droits humains et ses implications sur le processus électoral en général et en particulier l’enrôlement des électeurs avec ses corollaires en Territoire de Rutshuru, recommandons ce qui suit :

1. Au Président de la République de la RDC

– Mettre en place une commission d’enquête conjointe et indépendante pour enquêter sur les massacres en chefferie de Bwito par les différents groupes armés en vue d’identifier les présumés responsables de ces activités criminels et les transmettre à qui de droit ;

– De rétablir l’autorité de l’Etat sur toute l’étendu du Territoire de Rutshuru et mettre hors d’état de nuire tous les groupes armés nationaux et étrangers en vue de faciliter la paisible population de participer en toute quiétude au processus d’enrôlement en cours en république Démocratique du Congo ;

– De renforcer le système de renseignement afin de prévenir les incursions en répétition des groupes armés en provenance des pays voisins et consolider la sécurité sur les frontière en vue de surveiller en temps utiles les mouvement suspect des ennemis de la République Démocratique du Congo ;

2. Aux pays amis de la RDC

– De s’impliquer activement, à travers la MONUSCO, dans la protection des civiles et de leurs biens en vue de permettre aux citoyens, particulièrement les femmes souvent victimes de multiples atrocités, de s’enrôler massivement pour qu’elles soient mieux représentées aux seins des institutions étatiques à venir ;

– D’instruire la brigade d’intervention pour des opérations militaires ciblées contre les positions de m23,FDLR et les groupes armés nationaux ;

– Faire pression au gouvernement congolais pour la mise en place du gouvernement de large union nationale et accélérer ainsi le processus démocratique en panne actuellement en RDC.

– D’accompagner efficacement le gouvernement congolais dans le processus électoral qui présente un enjeu incontournable pour le retour à l’ordre constitutionnel à travers les élections libre et transparente dans un climat apaisé.

3. A la population congolaise, particulièrement les femmes

– De bannir le tribalisme qui ne profite à personne, hormis certains politiciens en mal de positionnement profitant des conflits interethnique pour satisfaire à leurs intérêts égoïstes au détriment des intérêts du peuple ;

– De dénoncer sans crainte toutes personnes, peu importe son appartenance politique ou ethnique dont l’intention est de nuire à la sécurité de la RDC ;

– De se désolidariser de tous les groupes armés actifs en territoire de Rutshuru et les mouvements rebelles en gestation dans cette partie du territoire national en vue privilégier la paix qui n’a pas de prix.

Fait à Kiwanja, le 22 Février 2017

Les organisations participantes Voir la liste en annexe

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