11 pêcheurs du Lac Edouard libérés à Nyakakoma

« Je suis pêcheur, pas un milicien et je tiens à remercier le CREDDHO pour m’avoir aidé à le prouver » a déclaré Bahati Nzoli Célestin, un pêcheur de 45 ans au sortir du cachot des écogardes à Kihangiro le 03 Juin 2021. Célestin et 10 autres pêcheurs étaient soupçonnés de faire partie d’une milice armée qui mène des activités illégales et destructives sur le lac Edouard. Il n’y avait pourtant rien de tel.

En effet, le jeudi 3 juin 2021, la présence des miliciens Mai mai a été signalée dans la zone de Kasalia sur les eaux du lac Edouard en plein Parc National des Virunga. Ces miliciens armés sont responsables d’activités destructrices du Lac Edouard notamment la pêche illicite et la perception illégale d’une taxe hebdomadaire de 15000 francs Congolais auprès de chaque pirogue. L’Unité de Contrôle de la Pêche, une branche de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature qui s’assure du respect de la règlementation de la pêche sur les eaux du lac Edouard a dépêché une patrouille de fouille qui a permis d’appréhender 11 personnes soupçonnées d’être des miliciens. Il ne s’agissait malheureusement que de simples pêcheurs légaux venant de la localité lacustre de Nyakakoma.

Après un long processus conjoint d’identification de personnes arrêtées mené en collaboration avec l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature, le CREDDHO a réussi à démontrer que 7 détenus étaient des pêcheurs légaux résidant à Nyakakoma. Ainsi, ils ont été libérés le 03 Juin 2021 et CREDDHO les a acheminés auprès de leurs familles respectives à Nyakakoma. Le CREDDHO a ensuite entrepris des enquêtes approfondies dans la pêcherie de Nyakakoma sur l’identité de 4 autres personnes restées en détention à Kihangiro. Il s’est avéré qu’eux aussi n’étaient que de pêcheurs légaux de Nyakokoma. Dans une démarche collaborative et convaincante, nous avons pu obtenir leur libération de la part des gestionnaires du lac Edouard.

Depuis sa création, le CREDDHO concourt à la protection de l’environnement à travers l’éducation environnementale, la documentation et dénonciation des crimes environnementaux dans le paysage Virunga. Dans un contexte d’insécurité, la lutte contre la destruction de l’environnement a quelque fois constitué un prétexte pour violer les droits de l’Homme. A travers nos interventions sur terrain, nous sommes engagés au côté des communautés riveraines et des gestionnaires du Parc National Virunga, dans la défense des droits humains et la préservation des moyens de subsistance.

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