SOS-Prison : Le CREDDHO monte au créneau contre les violations des Droits de détenus en RDC.

C’est à travers un communiqué de Presse rendu public ce 03/09/2020 que le CREDDHO demande aux autorités de garantir les Droits de détenus, plus particulièrement celui lié à leurs visites.

Cette organisation fustige le fait que le système de monnayage des droits des visites de détenus au sein des différents lieux de détention du Nord Kivu, plus particulièrement au sein de la prison centrale de Kangwayi à Beni refont surface.

Alors que le droit à la visite est reconnu pour chaque prisonnier, le CREDDHO a noté qu’à la prison centrale de Beni Kangwayi par exemple, toute personne souhaitant visiter un détenu se voit obligée de débourser au moins 2000 Francs Congolais perçus par la garde pénitentiaire. A l’arrivée à la prison, le visiteur se dirige dans un premier poste de contrôle où il laisse tous ses biens. Il lui est alors remis un petit signe d’identification et il est tenu de payer au moins 1000FC. A la porte de la prison, une autre équipe de gardes pénitentiaires exigent au visiteur au moins 1000FC également pour pouvoir entrer dans l’enceinte de la prison. La perception de ce frais se fait de manière arbitraire, sans quittance et en dehors de tout cadre légal et viole les lois ainsi que les engagements du pays en rapport avec le respect des droits de l’Homme sur son territoire. Ces mêmes pratiques s’observent aussi de temps à autres, dans les autres prisons des territoires ainsi que dans différents cachots du Nord Kivu, en plus d’autres traitements observés.

Pour rappel, le CREDDHO a dénoncé, dans un passé très récent, les mauvaises conditions carcérales manifestes, qui se voient à travers la multiplicité des violations qui sont quotidiennement infligées aux détenus, notamment : le monnayage excessif de cellules de résidence, la surpopulation carcérale, le rançonnement des visiteurs qui veulent avoir accès aux détenus, de cas de torture (coups, injures et menaces), les corvées du genre laver le pavement où il ya des matières fécales et canaliser les excréments à la main, l’absence de services de sécurité et de surveillance des prisonniers pendant la nuit, non accès aux habits, babouches, nourritures, douches sans avoir payé une somme d’argent fixée etc. La surpopulation carcérale étant celle qui constitue un défi majeur pour la justice pénale dans son ensemble et qui génère de plus en plus des conditions de vie inhumaines pour les personnes incarcérées. 

Spécialement dans la prison MUNZENZE de Goma et quelques fois dans celle de Rutshuru, il existe un nombre considérable de détenus qui vivent depuis plusieurs jours dans un état de malnutrition sévère et dont environ soixante pourcent sont détenus à titres préventifs depuis des jours qui dépassent exagérément le délai légal.

En fin, le CREDDHO demande à toutes les autorités concernées par la question de la justice, notamment celles chargées des institutions judiciaires(cours et tribunaux) et celles de l’administration de la justice, de mettre fin à ces pratiques en assurant aux prisonniers des visites gratuites, d’une durée adéquate et d’une intimité relative.

Vous pouvez consulter ici le communiqué en intégralité.

 

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